Lu hier : « Ailleurs, Vincendo confirme sa bonne forme du moment aprés son succès devant Moufia, le troisième sur les cinq dernières journées qui permettent aux partenaires d’Alexandre Payet buteur hier, de titiller le wagon de tête. » (clicanoo.re)
Depuis plus d’un demi-siècle, le mot a sa place réservée dans tous les ouvrages consacrés aux pièges de la langue de Molière et je vous ficherais mon billet (on ne dit pas ticket dans les chemins de fer) qu’il y aura encore pignon sur rail dans quelques décennies.
Emprunté à l’anglais (un de plus !) wagon ou waggon (« chariot »), le terme français « wagon », d’abord orthographié « vagon », apparaît dans notre vocabulaire pour désigner un chariot servant à transporter la houille. Il est ensuite employé pour un véhicule sur rails tiré par une locomotive sur de la ligne reliant Saint-Etienne à Lyon et supplante en ce sens chariot au début du XIXe siècle, relate en substance Alain Rey dans son Dictionnaire historique de la langue française. Il s’applique alors indistinctement au transport des marchandises et à celui des voyageurs. Rien d’étonnant donc à ce que l’homme d’affaires belge Georges Nagelmackers ait choisi le terme « wagon » pour baptiser en 1872 sa Compagnie internationale des wagons-lits et des grands express européens, plus communément appelée la Compagnie internationale des wagons-lits. Rien d’étonnant non plus au fait que le « wagon de l’Armistice » où furent signés les armistices du 11 novembre 1918 et du 22 juin 1940 entre l’Allemagne et la France ne se soit pas appelé la « voiture de l’Armistice ».
Ce n’est que dans les années 1950 que le terme « voiture » prend le train en marche dans le jargon de la Société nationale des chemins de fer (SNCF), mais uniquement pour ce qui concerne l’acheminement des voyageurs, « wagon » restant utilisé pour le transport des marchandises et des animaux.
De nos jours, la distinction est de moins en moins respectée dans le langage courant, y compris à la SNCF où les termes wagon-lit et wagon-restaurant rentrent fréquemment en collision avec voiture-lit et voiture-restaurant. Il ne reste guère que quelques puristes pour déposer une réclamation contre ce qu’ils considèrent comme un inadmissible déraillement langagier. Auraient-ils une fois de plus un train de retard ?
Terminus de ce billet.
Terminus de ce billet.
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