Lu il y a deux jours : « Tensions autour de Taïwan : la Chine va sanctionner Nancy Pelosi et sa famille proche. » (linfo.re)
Que signifie donc la phrase ci-dessus ? Que la Chine va approuver Nancy Pelosi et sa famille ou qu’au contraire, elle va les punir ? Compte tenu du contexte, je jurerais sans crainte d’y perdre la tête d’un de mes proches que la seconde option est la bonne, mais j’avoue que la formulation prête à confusion. « Sanctionner » a en effet la particularité de vouloir dire tout et son contraire. Si ce verbe à double casquette demeure condamné par nombre de puristes au sens de « punir », les plus libéraux de nos linguistes ont aujourd’hui sanctionné, comprenez attesté l'acception décriée.
Alors, qui croire ? Ceux qui persistent à affirmer que « sanctionner » signifie « approuver, confirmer » (sanctionner une loi, une décision, une mesure, une année d'étude...) et rien d’autre, ou ceux, de nos jours de plus en plus nombreux, qui pensent qu’il n’y a plus aucune raison de ne pas en faire un synonyme de « réprimander » ?
L’Académie a d’abord été dans le camp des premiers avant de revoir son jugement dans la 9e édition de son dictionnaire. Les locataires du quai de Conti concèdent qu’aujourd’hui, « sanctionner » « s’utilise aussi au sens de « punir une faute », à condition toutefois, précisent-ils, de veiller à considérer que c’est la faute qui est sanctionnée et non celui qui l’a commise.
Une mise en garde de plus dont ont fait fi nos incorrigibles Dupond et Dupont de la langue française. Robert donne comme exemple « sanctionner quelqu’un », alors que Larousse préfère « sanctionner un élève » ou « des fraudeurs ».
En voilà deux qui vont encore se faire taper sur les doigts.
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