dimanche 18 septembre 2022

Ballet ou balai, la valse-hésitation

Lu ce matin : « Après deux années de calme plat marquées par les années "Covid", le balai des bateaux en provenance du Sri Lanka allait reprendre en milieu d'année 2022. » (linfo.re)

Migrants sri-lankais, acte 10. Si j’ai bien compté... Depuis quatre ans, nous nous sommes habitués au manège de ces embarcations débarquant sur nos côtes, chargées d’hommes, de femmes et d’enfants en quête d’une vie meilleure. Un ballet, pour reprendre la métaphore de linfo.re (à défaut de son orthographe), qui se termine souvent (hélas !) par un retour au pays pour la majorité des candidats à l’exil qui voient d’un coup de balai massif leur beau rêve partir en poussière. 
Cela étant dit, je ne pouvais balayer d’un simple revers de manche la bourde de mes confrères, victimes parmi d’autres de l’homophonie entre les voisins de palier que sont « ballet » et « balai ». Source fréquente de confusion, les deux termes ne font pas toujours bon ménage dans les esprits. En dehors de leur prononciation, ils n’ont pourtant rien en commun. 

Un balai fait partie de ces outils multitâches dont regorgent les placards de notre langue. Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il peut être un ustensile ménager, la languette de caoutchouc assurant la propreté de votre pare-brise ou le synonyme d’année en argot. Ce que l’on sait moins, c’est qu’un balai peut être aussi une pièce conductrice d’électricité, un pinceau de fils métalliques utilisé dans les machines à cartes perforées, un instrument de musique pour batteur, la queue des oiseaux de proie ou l’extrémité de celle d’un chien. 
Emprunté à l’italien balletto, « petit bal, danse mimée », un « ballet », quant à lui, est une composition chorégraphique et de façon elliptique, la troupe de danseurs qui l’interprète. Au sens figuré, il désigne une activité, des échanges incessants : un ballet diplomatique, un ballet aérien, le ballet des baleines qui nous ravit depuis quelques semaines ou encore celui de ces bateaux en provenance du Sri Lanka qui, à force de jeter l'ancre dans nos eaux, n'en finissent plus de faire couler l'encre de nos quotidiens locaux. 
Sur ce, je dois vous quitter, non sans avoir vérifié avec une attention toute particulière l’orthographe de ce billet. Je n’ai aucune envie de vous entendre me dire qu’au lieu de pointer les fautes des autres, je devrais commencer par nettoyer devant ma porte. 

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