jeudi 8 septembre 2022

Flagrant d'élire

Lu hier : « Bon à savoir : les personnes touchant la prime d'activité sont également éligibles » (Imaz Press Réunion)

  • « Le seul impératif : être éligible auprès de Pôle emploi » (Midi Libre) 
  • « Côté vaccination, au 4 septembre, 33,70 % des 60 ans et plus (population régionale éligible) ont reçu leur seconde dose de rappel, soit 259.860 personnes » (Le Berry Républicain)
  • « Cette montre connectée GPS est éligible au programme Amazon Prime » (Ouest-France)
  • « Pour rappel, pour savoir si vous êtes éligible au RSA, les demandes se font directement sur le site de la CAF et plusieurs pièces justificatives vous seront… » (L’Est Éclair)
  • « Dans une rue, on peut avoir une partie éligible et l'autre non » (Le Télégramme)

Le terme « éligible », au sens de « qui a droit à », « qui peut bénéficier de », « qui remplit les conditions requises pour » a aujourd’hui élu domicile dans les meilleures gazettes. La Rousse et Bébert (Larousse et Robert pour les non-initiés) n’ont d’ailleurs pas hésité à lui accorder leur suffrage. Alors, à quoi bon vouloir inverser le cours de la langue ?

Certains, pourtant, continuent de faire campagne contre ce glissement de sens qu’ils jugent d’autant plus abusif qu’il s’agirait d’un perfide cadeau venu d’Albion. Vous voyez évidemment de qui je veux parler. De Littré d’abord, qui, pudiquement, persiste à détourner le regard. Mais surtout de la conservatrice Académie qui, telle une affiche électorale collée à son panneau, reste accrochée à la seule définition trouvant grâce à ses yeux : « qui se trouve dans les conditions requises pour être candidat à une élection ». 

Combien de temps l'élue de son cœur résistera-t-elle encore au plébiscite de l’usage ? 

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