mardi 27 septembre 2022

Indéfendable !

Lu ce matin : « Une de leur avocate informe que ces hommes n’avaient pas conscience des conséquences de leur désistement. » (linfo.re)


Cette phrase, tirée d'un article relatant le dernier épisode du feuilleton des migrants sri-lankais débarqués dans notre île il y a une quinzaine de jours, nous confronte aux incohérences de la vague de féminisation qui submerge notre langue depuis quelques années. À trop vouloir en faire, on finit par faire n'importe quoi. Que faut-il en effet comprendre au juste dans le tour « une de leur avocate » ? D'abord, que notre ami journaliste ignore — ou a oublié — que la locution « un de leurs » n'a de sens qu'au pluriel. 


Passons sur ce détail ! Le plus intéressant est ailleurs. Doit-on dire « Marie-Jo Pérec est l'un des plus grands sportifs français de tous les temps », « l'une des plus grandes sportives françaises de tous les temps » ou encore « l'une des plus grands sportifs français de tous les temps », formulation bancale que je m'empresse de rayer de la compétition ?


Tout est question de bon sens. La première option sera logiquement retenue si la comparaison porte sur l'ensemble de nos sportifs tricolores. La seconde s'impose si l'on compare la « Gazelle antillaise » à ses seules consœurs. 


La règle vaut bien sûr pour le cas qui nous occupe aujourd'hui. Il est logique de penser que la comparaison repose en l'occurrence sur la totalité des robes noires chargées de la défense des migrants sri-lankais, et non sur les seules femmes du groupe. Au risque de paraître goujat, je dirai donc que c'est le masculin qui prime et qu'il fallait écrire : « Un de leurs avocats, Me Nacima Djafour, informe que… » Sur cette affaire-là, l'emploi du féminin me semble tout bonnement indéfendable.  

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