Hier, c’était mon anniversaire (j’ai 60 ans et alors ?) et je dois l’avouer, le site linfo.re m’a gâté. Entre le bureau de poste de Hell-Bourg qui « réouvrira (« rouvrira » eût été préférable) ses portes le 12 septembre », les équipes de La Poste « mobilisées afin de pallier à (on pallie quelque chose, pas à quelque chose) cette situation au plus vite » ou encore l’article relatant le « meurtre » de la Tamponnaise Dominique T. « assassinée » chez elle » (meurtre ou assassinat, il faut choisir), je n’ai eu que l’embarras du choix pour définir le thème de ma chronique du jour.
J’ai finalement jeté mon dévolu sur une faute beaucoup moins tape-à-l’œil. En l’occurrence, ce « dans le cadre de leur étude » bien singulier pour une locution qui eût mérité un pluriel comme à chaque fois que l’expression nous renvoie, soit à nos chères études, soit à « l’approfondissement de connaissances sur un sujet quelconque », nous dit Larousse, citant comme exemple les études de Platon.
Dans le reste des acceptions, c’est le singulier qui prévaut : quand l’étude désigne la plage horaire permettant aux élèves (…) de faire leurs devoirs mais aussi la salle qui les accueille, l’étude d’un projet, d’une situation, une étude scientifique, une étude de Chopin ou de Bach ou encore l’étude d’un notaire. Jusque-là, tout va bien. Je suis sûr que vous auriez réussi votre examen avec mention.
L’affaire se corse lorsque le mot est employé comme complément du nom dans des expressions aujourd’hui entrées dans le langage courant. Ainsi, le pluriel va de soi dans « bourse d’études, niveau d’études, certificat d’études » (il s’agit à l’évidence des études au sens scolaire), comme dans « mission d’études, bureau d’études ou centre d’études » (allusion faite aux études que l'on mène dans le cadre professionnel). En revanche, le singulier est de rigueur quand on évoque la fameuse salle d’étude (la salle qui accueille l'étude, le plus souvent le soir après les cours) où nous avons tous un jour révisé nos leçons ou… purgé nos heures de colle.
Mais qu’en est-il de l’expression « voyage d’étude(s) » ? De quelle(s) étude(s) parle-t-on ? De celle, à tout le moins singulière, consacrée à l’influence du numérique sur les peuples amérindiens ou de celles, plurielles et hors de prix, que votre enfant s’apprête à suivre dans la meilleure école de Suisse ? Comme souvent, nos amis « Dicod » et « Dicot » (alias Dupond et Dupont) ne nous aident guère. « Tout dépend du contexte », estime Larousse quand Robert impose le pluriel. Depuis le temps que je dis que ces deux-là méritent un bon coup de règle sur les doigts…
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