mardi 20 septembre 2022

Simple péripétie

Lu il y a trois jours : « Après moult péripéties devant le tribunal administratif puis le service territorial de police judiciaire, six migrants avaient fini par se voir offrir la possibilité de rester sur le sol réunionnais (…) » (z
infos974)

« Les petites péripéties de l’écosystème », « les péripéties du voyage », « les péripéties administratives »… L’usage a fait du substantif « péripétie » (le plus souvent employé au pluriel) l’équivalent d’ « épisode anodin », d' « incident de parcours ». Est-ce grave docteur ? À en croire les grands pontes de la langue que sont l’Académie, Littré, Hanse, Grevisse ou Girodet, nous sommes en présence d’un cas de farce majeure, d’une ineptie à bannir de notre langage. 
Issu du grec peripetae (« passage subit d’un état à un état contraire »), le vocable « péripétie » a d’abord désigné dans les œuvres théâtrales l’évènement ultime qui provoque le dénouement. Autrement dit, un retournement de situation inattendu qui fait basculer le cours de la pièce. Le mot ne peut donc « s’appliquer à un événement mineur », en concluent les Immortels, repris en chœur par la majorité des puristes.
Mais il y a beau temps que la pureté n’est plus la marque de fabrique des frères ennemis Robert et Larousse. Nos Dupond et Dupont de la langue française ont accueilli à bras ouverts le terme en question au sens d’incident. Je dirais même plus, ils l'ont accueilli à bras ouverts. Au vu de leur légendaire hospitalité, est-ce vraiment un coup de théâtre ? Ou une simple péripétie ?

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