« Exaction » fait partie de ces nombreux mots dont on use sans en connaître... l'exacte signification. Apparu au XIIIe siècle, cet emprunt savant au latin exactio a tour à tour désigné l'action de faire rentrer de l'argent, celle de recouvrir un impôt et enfin, celle, beaucoup plus condamnable, d'exiger par intimidation au-delà de ce qui est dû.
De vol en viol, le terme a aujourd'hui considérablement élargi son champ d'action. Avec l'absolution des dictionnaires, « exactions » (au pluriel) est devenu synonyme de « pillage », de « sévices », d'« actes de violence » commis en général par une armée ou un régime politique à l'égard d'une population. Pour autant, il convient de ne pas l'employer au sens de « dégâts », « dégradations », « déprédations », « saccage » ou encore « débordements ». Au grand dam des puristes, l'usage ne semble pas animé de tels scrupules. Faut-il s'en étonner au vu des mauvais traitements qu'il ne cesse de faire subir à notre langue ?
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