dimanche 16 avril 2023

Au demeurant...

Lu hier : « Il y avait péril en la demeure puisque la date butoir pour voter ce budget est fixée au 15 avril par le code général des collectivités territoriales.  (clicanoo.re)

À Sainte-Marie, on est passé tout près de la catastrophe si j'en crois les médias, qui ne mentent jamais. Après plus d'un mois de guerre ouverte, les élus de la majorité ont finalement rangé leurs couteaux, permettant au conseil municipal de voter le budget communal. Et cela, à quelques heures seulement de la date butoir, fixée au 15 avril. Il était temps, car il y avait « péril en la demeure », estimait un journal local dans son édition de vendredi. 

L'expression pourrait laisser croire que, sous le poids de la fronde, les murs de l'hôtel de ville menaçaient de s'effondrer. Au sens figuré, ce n'est pas faux tant les fondations du conseil municipal de la cité nordiste ont été ébranlées ces dernières semaines. 

Dans la locution « péril en la demeure », il n'est pourtant pas question de « domicile », d'« habitation », de « résidence » ou d'« édifice » en danger. L'expression remonte au XIIe siècle, époque où le mot « demeure », attesté pour la première fois sous la forme demure en 1119, signifiait encore « retard ». Il a fallu attendre 1225 pour que le terme prenne le sens moderne de « lieu où l'on séjourne ». 

Déclarer qu'il y a péril en la demeure revient donc à dire qu'il est risqué de tarder davantage, qu'il faut agir vite. Employée négativement, l'expression équivaut au contraire à « il n'y a pas le feu ». Un feu que les édiles sainte-mariens disent avoir éteint au nom de l'intérêt général. Nous ne demandons qu'à les croire, même si l'on peut craindre qu'il ne manque pas de repartir de plus belle à la première étincelle venue. 

Les votes passent, les querelles… demeurent.

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