mercredi 12 avril 2023

Le repas éternel

Lu il y a trois jours : « Il suit tous les cours possibles et imaginables, tel un mort de faim du savoir. Pour tout dire, l’oisiveté ce n’est pas pour lui ! » (
lexpress.mu)

— « Castleford défend son lopin de terre comme un mort de faim ! » (L'indépendant)
— « En fait, pour Ripart, courir comme un mort de faim et se salir le short pour les copains, c'est avant tout du plaisir. » (L'Est éclair)
— Dans un rush désespéré, les Stadistes arrachaient l'égalisation quand Beaumont se jetait comme un mort de faim sur un centre d'Atangana (2-2, 90e+2). (L'Union)

La presse sportive en est friande. À s'en délecter jusqu'à plus soif. L'expression fautive « comme un mort de faim » n'en finit plus de circuler impunément au détriment de la très respectable locution « comme un meurt-de-faim ». La confusion est d'autant plus « savoureuse » qu'il existe entre les deux une différence majeure : dans l'une, la personne est morte, dans l'autre, elle est bien vivante. Et ça change tout !
Le nom invariable « meurt-de-faim », car il s'agit bien d'un nom, est en effet né au début du XVIIe siècle d'une union entre la forme verbale « meurt », au sens de « en train de mourir », et le substantif « faim ». Synonyme de « crève-la-faim », bâti sur le même principe, le terme désigne un « miséreux (n'en déplaise aux boulimiques de l'écriture inclusive) n’ayant pas même de quoi subsister », nous dit l'Académie. D'où l'acharnement du malheureux à lutter pour ne pas passer du statut de « meurt-de-faim » à celui de « mort de faim ». Lui n'a plus rien à espérer. Si ce n'est le repas éternel…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le jour et la nuit

Vacant à d'autres occupations, je n'ai pas eu le temps de réagir à chaud à un événement qui a beaucoup fait jaser, comme disent nos ...