Il y a quelques jours, je souhaitais souscrire un abonnement à un site d'information en ligne que je ne nommerai pas quand je suis tombé sur un questionnaire à renseigner, comme on dit de nos jours. Il commençait ainsi :
Civilité : Mme, M.
Je me suis alors souvenu d'un billet publié en avril 2013 par l'Académie française sous sa rubrique Dire, ne pas dire. La vénérable institution s'y indignait de voir « aujourd’hui de plus en plus souvent figurer sur les formulaires l’étrange rubrique Civilité qu’il convient de remplir en indiquant si l’on est un homme (Monsieur) ou une femme (Madame). » « Ce nom est bien sûr lié étymologiquement à l’adjectif civil mais il n’est en aucun cas synonyme de la locution état civil et ne peut pas non plus se substituer à titre ou à qualité », argumentaient les locataires du quai Conti, soulagés à l'époque que « tous les dictionnaires s’accordent à ne reconnaître au nom civilité que les deux sens suivants : au singulier, il désigne une manière courtoise et polie de vivre et de se comporter en société et, au pluriel, les manifestations de cette courtoisie et de cette politesse. »
Mais ça, c'était avant. Avant qu'une « vague de civilité » ne submerge les mœurs administratives de notre pays. Avant, surtout, que ne cèdent les ultimes défenses de ceux que nombre d'entre nous considèrent – à tort ou à raison – comme les garants du bon usage. Vous voyez bien sûr de qui je veux parler.
Noms : Larousse et Robert
Civilité : Messieurs
Années de naissance : 1852 pour le premier, 1951 pour le second
Lieu de naissance : Paris
Prénoms des pères : Pierre (Larousse) et Paul (Robert)
Profession : dictionnaires ouverts à tous les vents
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