vendredi 19 juillet 2024

Récidive... à répétition

Lu il y a deux jours : « Des départs de feu à répétitions dans les champs de cannes ont été signalés dans le sud. » (linfo.re)

Allez, soyons honnêtes, lequel d'entre nous n'a jamais succombé à la tentation d'affubler d'un « s » final le substantif « répétition » dans l'expression « à répétition » ? L'erreur est d'ailleurs fréquente dans la littérature, et inutile de dire qu'elle l'est tout autant dans la presse écrite, et ce, malgré les mises en garde répétées de nos dictionnaires usuels (Le Robert, Larousse, Littré) :
– « Nestlé : entre mensonges sur l'eau et cessions à répétitions, où va le groupe ? » (Capital)
– « Des messages à répétitions demandent aux utilisateurs de réinitialiser leur identifiant Apple. » (Le Monde informatique)
– « Accidents à répétitions, violences : faut-il en finir avec les fêtes foraines ? » (RMC)
Quand on y regarde de plus près, l'emploi du singulier relève pourtant d'une implacable logique. Si dans des expressions telles que « par moments » ou « par intervalles », « moments » et « intervalles » désignent les points d'étapes d'un phénomène répétitif, d'où la présence du pluriel, dans « à répétition », « répétition » exprime le phénomène lui-même, autrement dit, le fait de réitérer une action. Le singulier est donc de mise. Le même raisonnement vaut pour l'expression « par intermittence ». 
Une règle de français qui semble avoir échappé à mes anciens confrères de linfo.re., auteurs de la même erreur à sept reprises en l'espace de neuf mois. Sur la route, une telle succession d'infractions aurait déjà coûté un retrait de permis à son auteur. Mais sur la Toile, c'est bien connu, l'entorse au bon usage n'a jamais constitué un délit passible de sanctions. Y compris en cas de multirécidive.   

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