S'il en est un qui a fait couler autant d'encre après sa mort que d'ancres de son vivant, c'est bien Olivier Levasseur, alias La Buse, alias La Bouche. Le gaillard (d'avant) n'avait pourtant rien du gendre idéal. Mais aujourd'hui encore, le mystère qui entoure le plus célèbre pirate de l'océan Indien et son fabuleux trésor (on parle de 4 milliards d'euros actuels) ne cesse d'attiser curiosité et convoitise. Et bien entendu, il ne se passe pas une Journée du patrimoine sans que l'on aborde son histoire, témoin la manifestation qui lui fut consacrée, cette année, à La Possession.
Je saute sur l'occasion pour rappeler que si l'imaginaire collectif les loge parfois à la même enseigne, pirates (appelés aussi flibustiers ou boucaniers dans les Caraïbes) et corsaires appartenaient à deux castes de marins bien distinctes. Si les premiers nommés étaient des forbans de la pire espèce, assoiffés de sang et d'argent, les seconds l'étaient aussi, mais agissaient sous couvert de l'État et uniquement en temps de guerre, ce qui aux yeux de la population les rendaient fort respectables. Cette différence de statut explique pourquoi nombre de corsaires accédèrent à de hautes distinctions (1) et que la plupart des pirates finirent au bout d'une corde. Pendu haut et court (haut pour que personne ne rate le spectacle, court par économie de corde) le 7 juillet 1730 à Saint-Paul, notre populaire La Buse n'échappa pas à ce funeste sort. D'aucuns diront que c'est bien la seule chose qu'il ne vola point.
Sur ce, je mets les voiles !
- Devenu grand armateur et propriétaire terrien, Robert Surcouf fut décoré de la Légion d'Honneur ; René Duguay-Trouin fut nommé au conseil d’administration de la Compagnie des Indes, élevé au rang de lieutenant général des armées navales et à celui de commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis ; enfin, Jean Bart fut anobli et reçut des mains de Louis XIV la croix de chevalier de l'Ordre de Saint-Louis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire