dimanche 2 février 2025

Le dernier mot de la fin

Lu il y a quelque temps : « Enfin, pour terminer, le septième et dernier marathon se courra à Miami sur le continent Nord-Américain, le jeudi 6 février. » (Imaz Press réunion)

D'abord, pour commencer, comme eût sans doute dit notre ami journaliste, nord-américain ne prend pas de majuscule lorsqu'il est employé comme adjectif. La majuscule ne se justifie que si ledit mot a valeur de gentilé, comprenez par là qu'il est un nom désignant l'habitant d'une ville, d'une province, d'un pays, voire d'un continent, en l'occurrence l'Amérique du Nord. En clair, on écrira le « continent nord-américain est le théâtre de nombreux marathons » mais « les Nord-Américains sont de grands amateurs de marathon ». Et gare à celui qui se « Trump » !
Mais vous l'aurez compris, le thème du jour est d'une tout autre nature. Il concerne encore une fois cette fichue manie que nous avons tous, « causeurs » de bas étage ou « beaux parleurs de la langue », de renforcer un terme en le faisant suivre d'un autre terme qui veut dire exactement la même chose. C'est ce que l'on appelle un pléonasme, mais je ne vous apprends rien. 
Et des pléonasmes, nous en utilisons chaque jour. On nous dit que certains sont des effets de style. Soit. Mais ayons l'honnêteté... d'être honnêtes et reconnaissons que la plupart d'entre eux relèvent d'un banal accident de langue qui a fourché. L'usage courant en compte des centaines, des milliers… environ, tellement, vous dis-je, qu'il est impossible de « pouvoir potentiellement » les dénombrer. 
Au rang des plus sournois, figurent « au jour d'aujourd'hui » ceux qui font appel à la notion de temporalité, « comme par exemple » cette fâcheuse habitude que nous avons de « reporter à plus tard » certaines tâches de la vie tout en jurant nos grands dieux qu' « à partir de dorénavant », nous les accomplirons le jour-même. Ou ces dérapages sportifs du type « suit ensuite au classement » ou encore ce classique de la malbouffe langagière : « plat de poisson à préparer à l'avance ». 
L'auteur de la phrase épinglée en introduction n'est donc qu'une victime de plus du principe qui veut qu'en français, le trop soit parfois l'ennemi du bien. Il lui suffisait d'écrire : « Pour terminer, le septième et dernier marathon se courra à Miami […] ». Et il s'en serait sorti indemne.
Ce sera mon dernier mot de la fin. 

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